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Political Philosophy

Violence et exclusion une interprétation éthique

Marcelo Perine
Pontifice Université Catholique

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Résumé: Les communautés humaines se sont organisées à l’origine autour de règles morales envisageant leur propre survie. Les règles morales existent parce que les êtres humains sont violents, en tant qu’êtres naturels, et raisonnables, en tant qu’êtres capables de choisir la raison. Le choix de la raison, au moment de créer un domaine d’exclusion et de reconnaissance, est ce qui constitue le monde humain comme monde sensé. La violence, concrétisée sous les plus différentes formes d’exclusion, est la négation du sens. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère de toute action politique qui se veut morale.

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Le titre de cette présentation contient une redondance qui curieusement renvoit à la thèse de fond que je veux développer. Selon la perspective philosophique que je soutiens, dire "violence et exclusion" est redondant, vu que la violence est, par antonomase, exclusion. À mon avis, quel que soit le niveau à partir duquel on la considère, la violence exclut toujours, même quand elle est soumise à la raison. La violence peut être graduée, contenue, transformée et même admise comme instrument au service de la raison, sans pour autant laisser d’être ce qu’elle est toujours, à savoir, l’exclusion délibérée de quelque chose ou de quelqu’un.

D’après la thèse de fond de cette présentation, la violence-exclusion est un phénomène exclusif du monde humain. Les formes de brutalité et d’élimination qui se manifestent dans les forces naturelles ainsi que dans le monde animal ne sont violentes que pour l’être humain, cet être curieux de la nature qui se distingue de tous les autres animaux parce qu’il peut, comme l’a remarqué Aristote, articuler la voix pour signifier, au delà des sensations de plaisir et de douleur, ce qui est utile et nuisible, juste et injuste, le bien et le mal.(1) En définissant l’homme de cette manière, Aristote nous permet de comprendre que le monde humain se constitue comme l’espace du sens qui se revèle dans le langage et qui se traduit dans le discours raisonnable. Si cela s’avère être vrai, nous avons déjà ici le paradoxe de la violence. La violence entre dans le monde humain lorsqu’elle entre dans le langage, c’est à dire, lorsqu’elle est dite, reconnue, signifiée comme négation ou exclusion de ce qui constitue le monde humain comme monde sensé ou comme monde du sens. Autrement dit, la violence n’existe que pour le sens et, dans son sens plus original, elle est la négation du sens, ce qui n’a pas de sens, l’insensé. Ou encore, pour l’exprimer avec une formule qui veut être plus qu’un phrase d’effet: "il n’y de l’insensé que du point de vue du sens".(2)

Le paradoxe de la violence nous renvoie à une compréhension philosophique de l’être humain comme un être violent, mais qui n’est pas pure violence, justement parce qu’il peut reconnaître, signifier, dire, comprendre la violence. En tant qu’être naturel, l’être humain est violent et agit comme les forces naturelles, poussé par des tendances, instincts, besoins. Cependant, ce même être est capable de distinguer ce qui est utile et nuisible, juste et injuste, le bien et le mal, ce qui veut dire que l’être humain peut comprendre la violence et se comprendre comme violent, parce qu’il n’est pas que cela. Bref, l’être humain est violent et raisonnable.(3)

Deux corollaires découlent de cette compréhension philosophique. Le premier affirme que la raison, ou plutôt la raisonnabilité de l’être humain n’est pas une donnée de la nature comme, par exemple, les branchies constituent la donnée de la nature qui permettent aux poissons de respirer dans l’eau. La raison n’est pas une donnée, mais une possibilité ou un devoir-être qui, tout en étant inscrite dans la nature, elle suppose un choix pour qu’elle soit actualisée.(4) Le second affirme que c’est en tant que violent que l’être humain constitue sa moralité, ou, ce qui revient au même, c’est en tant que transgresseur qu’il arrive à avoir la conscience des règles.(5)

Étant donné son caractère philosophique strictement spéculatif, nous croyons que ce n’est pas le moment de voir en profondeur tout ce qui existe dans le premier corollaire. Je veux me pencher sur certaines conséquences qui découlent du second corollaire car il nous aide à approfondir la comprehénsion philosophique de l’être humain énoncée ci-dessus, en même temps qu’elle nous fraye la voie pour ce que le titre de ce travail exige, c’est-à-dire, donner une interprétation éthique du phénomène de la violence-exclusion.

Comme nous l’avons affirmé, l’être humain est violent et raisonnable. Dans les conditions établies par le second corollaire, cela veut dire qu’il n’y a que lui à avoir besoin de règles pour vivre et il n’y a que lui à en avoir conscience, parce qu’il est le seul être à pouvoir les transgresser. Par conséquent, l’être humain est moral parce qu’il est violent, il est violent parce qu’il n’est pas pure violence, mais il est raisonnable aussi. Pour dire les choses d’une façon plus banale, ce qui les rend plus brutales, la morale n’existe que parce que l’être humain est capable d’être immoral.

Présenter les choses de cette façon nous fait immédiatement reconnaître un rapport radical entre la violence et la morale: la morale existe parce que l’être humain est violent, mais il n’est pas pure violence; la violence existe parce que l’être humain est capable de distinguer l’utile et le nuisible, le juste et l’injuste, le bien et le mal. La morale et la violence surgissent dans un espace de signification ou de sens institué par le langage, par le discours raisonnable, en un mot, par la raison. Toutefois, la violence et la morale ne partagent pas l’espace de l’humanité au même titre. La morale s’y trouve comme chez elle. Pour être plus exact, c’est le foyer des êtres humains, disons-le, un espace de reconnaissance, d’inclusion et condition de survie des groupes humains et des individus dans leur intérieur. Même si dans ses origines, la morale exclut ceux qui se trouvent à l’extérieur du groupe qu’elle a constitué, le principe de l’universalité qui réside dans n’importe quelle morale est un principe d’inclusion: toute morale a l’intention d’être une morale pour tous. La violence, au contraire, entre dans l’espace humain comme rupture, comme menace à la survie et exclusion d’autrui. La condition de possibilité de la vie en commun réside dans la non-violence ou au moins dans la contention de la violence à l’intérieur du groupe. Or, il se trouve que la morale, toute morale, n’est justement que cela. C’est la morale qui, depuis les origines, crée la possibilité de vivre en commun, à l’abri de la violence. En disant cela, nous venons de dévoiler le secret de toute morale: la morale existe pour éliminer la violence de la vie et des relations humaines.

La reconnaissance selon laquelle l’espace du sens qui constitue l’humanité est le terrain commun dans lequel la violence et la morale s’enracinent, et le dévoilement du secret de toute morale qui en résulte est ce qui rend possible une interprétation éthique de la violence comme exclusion, négation du sens, manque de sens. Si l’on est radical, la seule interprétation éthique possible de la violence est celle qui la voit comme ce qui s’oppose à la morale. La violence est l’immoral, la négation de la morale, elle est l’exclusion d’autrui, la négation de la possibilité d’une vie en commun. C’est por cette raison qu’on avait dit que la violence revèle le secret de la morale. La morale veut que la violence disparaisse du monde humain, parce que la violence est ce qui peut empêcher les êtres humains de se reconnaître comme des êtres humains, c’est-à-dire, en tant qu’êtres qui sont capables de signifier l’utile et le nuisible, le juste et l’injuste, le bien et le mal. En un mot, la violence peut empêcher l’être humain d’être heureux, parce que, en dernière analyse, ce qui est en question dans la distinction de l’utile, la justice et le bien c’est la possibilité d’être heureux à l’interieur des groupes humains.

Celle-ci est la raison fondamentale pour laquelle la morale, plus exactement, les morales, toutes les morales, interdisent certains désirs, même si elles n’ont pas le pouvoir d’interdire ou d’extirper le désir. En effet, en tant qu’être naturel, l’être humain naît toujours violent et ne peut jamais être tout à fait sûr d’avoir définitivement choisi la raison. Le choix de la raison, vu qu’il s’agit d’un choix, n’est jamais définitif et a toujours besoin d’être renouvelé par celui qui, l’ayant choisie, s’est installé une première fois dans le règne de la raison. Comme nous l’avons déjà dit, la raison qui définit l’être humain n’est pas une donnée, elle n’est pas donnée non plus. Il s’agit d’une possibilité ou d’un devoir-être qui ne s’impose que pour celui qui a choisi de se placer sous son domaine.

Cependant, lorsqu’elles interdisent certains désirs, les morales n’agissent pas de façon arbitraire. Même si la presque totalité des règles morales, dans tous les systèmes moraux existants, ont surgi grâce à des contingences de temps et de lieu, le noyau fondamental de toute morale se constitue autour d’un seul objectif: garantir la survie de la communauté humaine en la protégeant de la violence latente dans tous les rapports humains. De cette façon, même s’il n’est jamais explicitement formulé, l’un des critères fondamentaux de toute morale pour permettre certains désirs ou bien les interdire, c’est celui de la réduction ou augmentation de la violence. Selon ce critère, tout désir qui reduit la quantité de violence qui pénètre la vie des êtres humains sera légitime, pendant que le désir qui fait augmenter la violence sera illégitime.(6)

Si ce critère peut vraiment être considéré comme un critère moral, dans ce cas son domaine d’application ne peut pas se limiter aux désirs individuels, il doit également concerner ce qu’on pourrait appeler les désirs collectifs, traduits par ce que traditionnellement on identifiait comme des valeurs, c’est-à-dire, les désirs en fonction desquels se structure et s’organise la vie en commun des êtres humains. Après tout, comme nous le disions, la morale existe pour garantir la survie des groupes humains. Il est évident que pour nous la survie n’est pas vue dans un cadre strictement biologique, elle apparaît, au contraire, à l’intérieur d’un espace de signification où l’on distingue l’utile et le nuisible, le juste et l’injuste, le bien et le mal. Toutefois, il est également évident que dans la mesure où il ne pourra pas survivre biologiquement, aucun groupe humain ne pourra même pas se poser les questions concernant le bien, la justice et l’utilité.

Prenons, par exemple, ce qui paraît être depuis l’origine, l’une des plus grandes sources de violence à l’intérieur des groupes humains, c’est-à-dire, les besoins matériels élémentaires auxquels s’ajoute le désir de possession ou de domination. Ce n’est pas par hasard si tous les codes moraux, depuis les plus anciens, imposent des règles qui déterminent la façon par laquelle on réalise la satisfaction des besoins, de la même façon qu’ils imposent des limites à la possession et à la domination des personnes et des choses. Ce qu’on appelle le "Code de l’Alliance" du peuple juif, attribué à la révélation de Dieu à Moïse, en est une illustration remarquable.(7) Ce qu’on trouve derrière l’interdiction de l’enlèvement ou de la convoitise, c’est la question de la légitimation du désir et, par conséquent, la diminution de la violence latente dans la totalité des rapports humains. C’est vrai particulièrement dans les cas où ces rapports s’établissent par l’intermédiaire de choses qui, lorsqu’elles font partie du monde humain pour permettre la satisfaction de besoins ou pour assouvir des désirs, sont signifiées comme des biens, dont la fonction essentielle est tout à fait analogue à celle de la morale, c’est-à-dire, assurer la survie des groupes humains.

Il ne s’agit pas ici de reprendre tout le chemin par lequel nos sociétés ont créé et ont imposé à tous leurs partenaires une forme de la vie en commun fondée exclusivement sur l’accumulation et dans la production matérielle, rendant de plus en plus difficille la distinction, depuis toujours pénible à réaliser, entre l’utile et le nuisible, ce qui est juste et injuste, le bien et le mal. Cependant, il est impossible de ne pas constater, rien qu’en observant les résultats, que la forme de vie dominante dans nos sociétés est tout à fait contradictoire avec les conceptions d’utilité, de justice et de bien, qu’on peut très bien distinguer dans leur origine.

Le point sur lequel je veux attirer l’attention signale que la forme de vie fondée, paradoxalement, sur l’anéantissement de toute valeur, devenue hégémonique dans les sociétés développées, se trouve inextricablement liée à une compréhénsion tout à fait partielle et équivoque de l’être humain, qui le voit prioritairement, si ce n’est exclusivement, comme un être isolé — l’individu — ayant des besoins et des manques matériels, négligeant qu’il est également un être d’exigences morales et, par conséquent, un être communautaire. La compréhénsion de la vie en commun des êtres humains tournée presque totalement vers la satisfaction de besoins a fini par refouler la seule chose qui pourrait donner un sens humain aux besoins et manques, à savoir, l’exigence morale de reconnaissance, donc, la dimension communautaire de l’être humain.

Cette déformation qui refoule la dimension morale rend la vie en commun des êtres humains encore plus vulnérable et exposée à la violence, une fois que, d’un côté, le règne de la nécessité est soumis à la dynamique du mal infini et, de l’autre, le désir livré à lui-même tend à posséder voire à détruire son objet. Dans la mésure où la vie en commun est structurée presque exclusivement selon les impératifs de la satisfaction de besoins, toujours renouvelables et constamment renouvelés par une manipulation des désirs efficace, qui commence par les déculpabiliser, entre autres, par une transformation subtile de l’idée de droits, nous risquons de voir notre société très vite devenir un "laboratoire social de meurtres", pour utiliser une expression aussi bouleversante que prémonitoire de Jurandir Freire Costa(8), où l’on produit les sans-logis, les sans-pain, les sans-terre, les sans-société, sans-dignité, sans-humanité.

Le libéralisme, devenu dominant dans les sociétés occidentales dites avancées, est la traduction ou le résultat concret d’un projet dont le premier objectif, selon Alasdair MacIntyre, "était de fournir un schéma politique, légal et économique dans lequel le fait de partager le même ensemble de principes rationnellement justifiables rendrait ceux qui ont des conceptions diamétralement différentes et incompatibles sur ce que c’est que la bonne vie pour les êtres humains, cela les rendrait capables de vivre ensemble paisiblement à l’intérieur de la même société, profitant de la même position politique et participant aux mêmes relations économiques".(9) Néanmoins, ce que le libéralisme a produit de plus élaboré, c’est un nouveau produit social et culturel appelé "individu" dont la caractéristique la plus frappante est de raisonner seulement et exclusivement à la première personne du singulier, ayant comme dernier critère pour les actions ses propres préférences en ce qui concerne la satisfaction des besoins et l’assouvissement des désirs.(10)

La conséquence la plus dramatique de l’exacerbation de l’individualisme n’est pas tant le nihilisme, comme Nietzsche l’avait prévu, mais plutôt le "crépuscule du devoir", selon l’expression de Gilles Lipovetsky pour se rapporter à l’ "éthique indolore des nouveaux temps démocratiques".(11) Cette situation généralisée d’anomie, qui est à la tête d’une conception équivoque d’autonomie, ouvre la place aux formes les plus variées de violence, depuis les plus élémentaires et brutales, qui jaillissent presque spontanément de la frustration systématique des expectatives de satisfaction des besoins, jusqu’aux plus sophistiquées et insensées, et pour cela même encore plus effroyables, découlant de la monotonie et du vide créés par la recherche frénétique de fins sans fin.

Lorsque les formes d’organisation de la vie en commun des êtres humains — économiques, politiques, juridiques, sociales — produisent en permanence, comme un résidu nécessaire, des multitudes d’exclus des garanties les plus élementaires de survie; lorsque ces formes de vie deviennent des simulacres de la mort générale annoncée; lorsque le critère pour la légitimation des désirs n’est plus la diminution de la violence, mais la simple expression de préférences narcissiques, tout ceci veut dire qu’il faut parler de nouveau de morale, avant qu’il ne s’installe définitivement l’immobilisme, l’apathie et la résignation de ceux qui ne croient plus à la possibilité de réglementer des comportements individuels par l’intermédiaire de valeurs communes, ou encore avant qu’on ne se voit à la merci de la barbarie, de l’audace meurtrière, de la violence gratuite et du crime qui ne craint pas la punition.

Il faut parler de nouveau de morale justement parce que nous sommes immoraux et parce que nous vivons dans un monde immoral ou, au moins, comme dit Éric Weil, un monde "toujours sur le point de sombrer dans la pure violence, d’autant plus violente et d’autant plus efficace qu’elle est plus ‘eclairée’ par l’entendement calculateur".(12) Il faut parler de nouveau de morale parce que nous ne pouvons effectivement espérer que la violence sera éliminée sous toutes ses formes que par une radicalisation de la dimension morale des êtres humains. Étant donné la complexité de nos sociétés, il est toujours difficile de distinguer toutes les formes sous lesquelles la violence est déguisée, de même qu’il est difficile de distinguer ce qui est de la contre-violence justifiée ou placée au service de la raison. Cependant, il y a une chose qui semble s’imposer de façon de plus en plus évidente: la moralisation du monde humain ne peut plus être pensée comme un processus enfermé dans les limites de l’individualité privée. La moralisation du monde humain est, de nos jours, une exigence politique dont dépendra de plus en plus la survie du genre humain comme un tout et des groupes humains qui sont dignes de ce nom, justement parce qu’ils sont insérés dans un cadre où les questions effectivement humaines concernant ce qui est utile et ce qui est nuisible, juste et injuste, le bien et le mal peuvent être posées et, éventuellement, répondues, non sous l’égide exclusive des préférences individuelles et des manques communs à tous les individus en tant que soumis au règne de la nécessité, mais à la lumière d’une idée de bien, de justice et d’utilité partagées avec le but de l’élimination progressive de la violence.

La moralisation du monde humain passe forcément par l’action politique et ses techniques pour qu’elle puisse pénétrer toutes les autres structures de la vie en commun des êtres humains. Toute politique, tout modèle économique, toute forme d’organisation sociale qui veut se justifier au lieu de tout simplement invoquer la force, aura des comptes à régler avec la morale et, plus particulièrement, avec son critère fondamental de légitimation des désirs et des actions, qui est celui de la diminution de la violence latente dans toutes les relations humaines. Tant que cette conception de morale n’est pas tant soit peu réalisée comme une force politique, c’est-à-dire, comme "un facteur historique avec lequel l’homme politique ait à compter quand bien lui-même ne se voudrait pas moral",(13) les êtres humains ne pourront pas avoir un minimum de garantie de pouvoir vivre à l’abri de la violence, ne craignant pas d’être heureux.

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NOTES

(1) Cf. Aristote, Politique, A 2, 1252 b 27ss.

(2) Cf. E. Weil, Philosophie Morale, 2ème. éd. Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 1968, p. 20.

(3) Pour aller un peu plus loin dans cette thèse voir: E. Weil, op. cit., pp. 18ss. Pour une vision d’ensemble de la philosophie d’Eric Weil, voir: M. Perine, Philosophie et violence. Sens et intention de la philosophie d’Éric Weil, traduit du brésilien par Jean-Michel Buée, Bibliothèque des Archives de Philosophie, Paris, Beauchesne, 1991.

(4) Pour Aristote (cf. texte extrait de Politique op. cit.), la capacité de signifier l’utile et le nuisible, le juste et l’injuste, le bien et le mal, est naturel à l’homme, vu que "la nature ne fait rien en vain". Pour Eric Weil, "Le choix de la raison est un choix, non pas déraisonnable (car le raisonnable et le déraisonnable s’opposent à l’intérieur des limites de la raison), mais un choix a-raisonnable ou, dans un sens autre que temporel, pré-raisonnable", cf. Logique de la Philosophie, 2ème éd. révue, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 1974, p. 18.

(5) Sur ce sujet, voir: M. Perine, "A consciência moral e a norma ou o ovo e a galinha", publié au Cahier "Moral" du journal du Conseil Régional de Psychologie, Belo Horizonte, 9ème année, nº40, février/mars 1993. Voir aussi E. Weil, Philosophie Morale, pp. 20-24.

(6) Cf. E. Weil, Logique de la Philosophie, p. 20. Voir aussi: M. Perine, Filosofia e Violência. Síntese Nova Fase, vol. XV, nº41, 1987, pp. 55-64.

(7) Voir, par exemple, les chapitres 20 à 23 du livre de l’Exode de la Bible.

(8) Cf. J. Freire Costa, "O laboratório social de assassinos", essai publié in "Caderno Mais" du journal A Folha de São Paulo, le 31 mars, 1996, p. 3.

(9) Cf. A. MacIntyre, Justiça de quem? Qual racionalidade? traduit par M. Pimenta Marques, São Paulo, Edições Loyola, 1991, p. 361. Voir la totalité du chapitre qui a comme titre "O liberalismo transformado em tradição" (pp. 351-374).

(10) Sur l’individualisme comme idéologie de la modernité voir: L. Dumont, Essais sur l’individualisme. Une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne, Paris, Éditions du Seuil, 1983. Voir aussi: G. Lipovetsky, L’ere du vide, Paris, Éditions Gallilmard, 1983.

(11) Cf. G. Lipovetsky, Le crépuscule du devoir, Paris, Éditions Gallimard, 1992.

(12) Cf. E. Weil, "Faudra-t-il de nouveau parler de morale?", Philosophie et réalité. Derniers essais et conférences, Paris, Beauchesne, 1982, pp.255-278, ici p.273.

(13) Cf. E. Weil, Philosophie Politique, quatrième édition, Paris, J. Vrin, 1984, p. 12.

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